Nous, membres du Cresppa réuni·es en AG ce 21 mars 2023, dénonçons l’usage par le gouvernement de l’article 49-3 qui clôt un processus marqué par une succession de dispositifs institutionnels visant à contourner les principes qui fondent notre démocratie. Le gouvernement impose ainsi une réforme des retraites au mépris de l’opposition d’une très grande majorité de la population.
Nous nous opposons aussi à la pénalisation et à la répression du mouvement social, qui touche particulièrement les étudiant·es, notamment à l’occasion des blocages. Solidaires avec les salarié·es des autres secteurs professionnels et des étudiant·es en lutte, nous sommes aussi directement concerné·es par cette réforme. Notre appel s’inscrit dans une situation plus générale de luttes, menées dans différents pays, contre une précarisation croissante dans les secteurs publics et privés.
Dans les métiers de l’ESR, le recrutement est de plus en plus tardif et passe par des statuts précaires qui marquent une dégradation des conditions d’entrée dans la profession, et particulièrement pour les femmes. Rendre possible le recul jusqu’à 70 ans limitera d’autant plus l’accès à un poste stable pour les jeunes chercheur·es et personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur.
En conséquence, nous déclarons suspendre nos activités pour une durée de deux semaines reconductibles. Nous appelons plus largement les organisateur·ices de la vie scientifique à suspendre tous les événements qui dépendent d’elles et eux. Nous appelons à participer sur nos lieux de travail aux Assemblées générales afin de décider collectivement des modalités d’action, à commencer par la grève et l’arrêt de nos activités liées à la recherche, permettant aux personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche d’apporter leur part au combat en cours contre le projet de contre-réforme des retraites.